Introduction
- Le harcèlement sexuel est une forme de comportement transgressif qui porte atteinte à l'intégrité physique et psychique des travailleur·euse·s.
- La Loi bien-être définit le harcèlement sexuel au travail comme tout comportement non désiré verbal, non verbal ou corporel à connotation sexuelle, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d’une personne ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. Cela concerne aussi bien les comportements hands-off (par exemple, les remarques à connotation sexuelle et les regards inappropriés) que les comportements hands-on (par exemple, les attouchements indésirables), et ces comportements peuvent également être facilité par la technologie. Tant les collègues que les supérieur·e·s hiérarchiques peuvent se rendre coupables de tels comportements, mais aussi des personnes externes telles que des client·e·s ou des visiteur·euse·s.
- L'impact du harcèlement sexuel au travail est considérable. Les victimes ressentent souvent du stress, de la peur, de la honte, une satisfaction professionnelle réduite et un risque accru de burn-out. Cela peut entrainer des absences prolongées, voire le départ du lieu de travail. Malgré la gravité de la problématique, elle reste souvent sous-déclarée par crainte de subir des représailles ou de ne pas être cru·e.
- La législation belge dispose d'une réglementation spécifique pour protéger les travailleur·euse·s. La Loi bien-être et la Loi Genre interdisent le harcèlement sexuel au travail et obligent les employeurs à mettre en place une politique préventive. Les employeurs doivent effectuer des analyses de risques, désigner une personne de confiance et mettre en place des procédures de signalement accessibles.
Près d'un homme sur cinq (17,5 %) et près d'une femme sur trois (32,9 %) ont déjà été victimes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. 5,3 % des hommes et 14,9 % des femmes ont déclaré avoir été victimes de harcèlement dans le cadre de leur fonction actuelle.
Pour environ 4 hommes (39,3 %) et 4 femmes (40,5 %) sur 10, l'auteur·e du harcèlement sexuel au travail était un·e collègue. Environ 1 femme victime sur 4 indique que l'auteur·e est un·e supérieur·e hiérarchique. 29,5 % des hommes et 43,5 % des femmes victimes ont déclaré avoir une autre relation professionnelle avec l'auteur·e concerné·e. Une partie des victimes de harcèlement sexuel au travail (14,8 %) n'ont pas pu ou voulu donner de détails sur l'auteur·e concerné·e.
Près de 9 femmes victimes sur 10 (88,4 %) de harcèlement sexuel au travail indiquent qu'au moins un des auteur·e·s était un homme, et dans 82,9 % des cas, il s'agissait exclusivement d'hommes. Moins d'une femme victime sur 10 a déclaré avoir été victime de harcèlement sexuel au travail par au moins une femme.
Environ la moitié des hommes victimes de harcèlement sexuel au travail ont déclaré qu'au moins un des auteurs était un homme, et dans 42,6 % des cas, il s'agissait exclusivement d'hommes. Pour environ un tiers des hommes victimes (32,5 %), au moins une des auteur·e·s était une femme. En outre, 27,4 % des hommes ont déclaré que le harcèlement sexuel avait été entièrement commis par des femmes.
Environ trois travailleur·euse·s sur quatre (75,9 % des hommes et 78,1 % des femmes) déclarent qu'aucune formation n'est dispensée sur leur lieu de travail pour expliquer ce qu'une victime de harcèlement sexuel peut ou doit faire. Toutefois, 62,3 % des travailleurs hommes et 72,7 % des travailleuses femmes indiquent qu'il existe sur leur lieu de travail une personne de contact ou un service à qui/auquel les personnes victimes de harcèlement sexuel au travail peuvent s'adresser pour obtenir un soutien afin de signaler les incidents. La majorité des travailleur·euse·s (65,5 % des hommes et 75,1 % des femmes) savent également où trouver de l'aide lorsqu'elles·ils sont confronté·e·s à du harcèlement sexuel au travail.