Introduction
Le harcèlement consiste à importuner délibérément une personne, de sorte qu'elle se sente menacée, poursuivie ou en danger. Le harcèlement peut se manifester par des suivis physiques, des communications non désirées par téléphone, e-mail ou via les réseaux sociaux, des apparitions sur des lieux privés ou professionnels, ou la diffusion d’informations personnelles ou intimes. Des moyens numériques peuvent également être utilisés, comme des logiciels de traque ou le contrôle permanent de la présence en ligne d'une personne. Bien que le harcèlement commence parfois de manière subtile, il peut évoluer vers un véritable schéma de contrôle et d'intimidation.
Le harcèlement peut entrainer un sentiment de peur constante, du stress, des troubles du sommeil et une perte de contrôle sur sa propre vie. Le bien-être psychosocial de la victime est fortement affecté, ce qui peut conduire à l'isolement, à la dépression ou au burn-out. Le harcèlement peut être une forme de violences entre (ex-)partenaires, notamment lorsque l'auteur refuse d'accepter la rupture et tente de maintenir le contrôle par le biais du harcèlement.
La lutte contre le harcèlement nécessite une approche résolue et intégrée. En Belgique, le harcèlement est puni par la loi lorsque le comportement perturbe délibérément la tranquillité de la victime. Des mesures de protection comme les interdictions de contact et l'alarme mobile anti-rapprochement (AMR) visent à renforcer la sécurité des victimes de harcèlement. La prévention par la sensibilisation et le fait de parler du harcèlement est essentielle pour reconnaitre et traiter le problème à temps.
En Belgique, 16,9 % des hommes et 22,7 % des femmes sont victimes de harcèlement à un moment donné de leur vie.
Pour près d'une femme sur trois (28,2 %) victime de harcèlement, l'auteur était un (ex-)partenaire. 78,6 % des femmes victimes indiquent que l'auteur n'était pas leur partenaire.
Le harcèlement commis par un partenaire intime dure en moyenne plus longtemps que le harcèlement commis par un non-partenaire : 60,7 % des femmes victimes ont déclaré que les faits de harcèlement commis par un partenaire intime avaient duré de 6 mois à plus d'un an, contre 38,2 % des femmes victimes de harcèlement commis par un non-partenaire. 18,9 % des femmes victimes de harcèlement intime ont déclaré que les faits avaient duré quelques semaines, contre 43,9 % des femmes victimes de harcèlement par un non-partenaire.
Près d'une femme victime de harcèlement sur quatre (23,4 %) a déclaré avoir changé de numéro de téléphone et/ou d'adresse e-mail ou supprimé son compte sur les réseaux sociaux (comme Facebook) à la suite du harcèlement. En outre, 15,1 % des femmes victimes ont signalé ne plus sortir seules ou emprunter un autre itinéraire pour se rendre à des endroits familiers tels que leur lieu de travail ou leur école. Un pourcentage similaire (13,6 %) a déclaré porter sur elles des objets tels que des ciseaux, un couteau ou un spray au poivre pour se protéger. Enfin, près d'une femme victime sur dix a déclaré avoir déménagé (9,8 %) et/ou changé de travail ou de formation, voire avoir complètement arrêté de travailler ou d'étudier (9,7 %) en raison du harcèlement.