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Définitions

Formule

Par convention, l'écart salarial est calculé selon la formule suivante : 

Écart salarial = (salaire des hommes − salaire des femmes) ÷ salaire des hommes

Cet écart est exprimé en pourcentage du salaire des hommes, ce qui permet d’en mesurer l’évolution dans le temps.

Interprétation

L’écart salarial indique dans quelle mesure le salaire des femmes est inférieur à celui des hommes. Il peut aussi être interprété, de manière moins intuitive, comme la diminution du salaire des hommes qui serait nécessaire pour atteindre l’égalité.

À noter : si l’on souhaitait mesurer dans quelle mesure le salaire des hommes est supérieur à celui des femmes, ou encore l’augmentation du salaire des femmes nécessaire pour parvenir à l’égalité, la formule serait : Écart salarial = (salaire masculin − salaire féminin) ÷ salaire féminin. Cette approche donnerait des écarts plus élevés que la formule conventionnelle.

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Données présentées

Source et limite des données

Dans cette page, nous présentons les données publiées dans les rapports produits chaque année par l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, sur la base des données de l'Office national de sécurité sociale (ONSS). Ces chiffres présentent l'avantage d'englober la quasi-totalité des salarié·e·s.

En revanche, il faut noter que les avantages extralégaux, qui constituent une part importante de la rémunération dans le secteur privé, ne sont pas pris en compte dans les chiffres. Il s’agit par exemple des paiements de l’employeur pour les pensions du deuxième pilier, des voitures de société ou des chèques-repas. En effet, l’ONSS ne dispose pas de ces données ou ne peut les attribuer spécifiquement à des travailleur·se·s individuel·le·s. 

Deux chiffres

Nous présentons systématiquement deux chiffres relatifs à l'écart salarial : 

  • L’écart salarial avec correction pour la durée de travail neutralise l'effet des différences de genre en matière de durée moyenne du travail. Les salaires moyens sont en effet calculés sur la base des équivalents temps plein (ETP) de l'ONSS. Cela permet de comparer les salaires des femmes et des hommes pour des postes et des conditions de travail similaires. Ce chiffre est donc utile pour identifier les discriminations salariales potentielles et pour élaborer des politiques ciblées.
  • L’écart salarial sans correction pour la durée du temps de travail reflète les différences globales de salaires entre hommes et femmes. Les salaires moyens sont en effet calculés sur la base des postes de travail (sans tenir compte de la durée de travail contractuelle ou réelle). L'écart salarial est alors beaucoup plus important. Ce chiffre est utile pour comprendre les inégalités liées à la participation des femmes et des hommes au marché du travail.

Différences avec d'autres sources

Les chiffres présentés sur cette page peuvent varier avec ceux d'autres sources, notamment ceux publiés par Statbel et Eurostat. Cela s'explique par le fait que ces derniers chiffres sont basés sur une enquête (Enquête sur la structure et la répartition des salaires) qui porte sur un groupe plus restreint de salarié·e·s (uniquement les salarié·e·s à temps plein dans des entreprises occupant au moins 10 personnes issues de l'industrie et des services marchands ; certains secteurs étant par ailleurs exclus). En effet, cette enquête est une large enquête européenne, coordonnée par Eurostat, qui vise à obtenir des données comparables entre les différents pays et nécessite donc une méthodologie standardisée.

Rapport étendu

Tous les quatre ans, l’Institut pour l'égalité des femmes et des hommes et le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale publient un rapport étendu, sur la base de l'Enquête sur la structure et la répartition des salaires de Statbel élargie aux secteurs de l'enseignement et des soins de santé ainsi qu'au secteur socioculturel. Ce rapport présente de nombreux indicateurs ainsi que des informations détaillées sur les sources et la méthodologie employée, de même que des recommandations politiques. Le dernier rapport étendu, paru en 2021, porte sur les chiffres de l’année 2018.

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Causes et conséquences de l'écart salarial

Causes de l'écart salarial

L’écart salarial reflète les inégalités de genre sur le marché du travail. Il peut être divisé en deux composantes :

  • 49,4 % de l'écart salarial peut être expliqué (mais non légitimé, les différences n'étant pas neutres) sur base de 12 facteurs, regroupés en trois groupes :
    • la ségrégation sur le marché du travail : profession, secteur, durée de travail, type de contrat, type de contrôle économique et financier, région de travail (ce dernier facteur ayant toutefois un effet positif sur l'écart salarial) ;
    • les caractéristiques individuelles du·de la travailleur·se pertinentes dans le cadre du travail : niveau d'instruction, ancienneté totale, ancienneté dans l'entreprise ;
    • les caractéristiques personnelles du·de la travailleur·se : état civil, type de ménage, nationalité.
  • 50,6 % de l'écart salarial reste inexpliqué même lorsque l’on tient compte de toutes les caractéristiques des travailleur·se·s et de la fonction en question. C’est-à-dire qu’une femme ayant la même ancienneté, le même âge, travaillant dans le même secteur, avec la même profession et le même niveau d’instruction qu’un homme gagnera en moyenne moins que celui-ci. On peut distinguer deux sous-parties au sein de la partie inexpliquée de l'écart salarial :
    • Une partie non encore expliquée, qui pourrait potentiellement être expliquée à l'aide de données complémentaires ; 
    • Une partie inexplicable par essence, conséquence d'une discrimination salariale pure.

Des informations plus détaillées sont présentées dans le dernier rapport étendu.

Conséquences de l'écart salarial

L’écart salarial entre les femmes et les hommes a des conséquences profondes et durables sur la société. Il limite l’autonomie financière des femmes, accroit les inégalités économiques et se répercute sur leur qualité de vie et leur pouvoir d’achat. Ces disparités ne se limitent pas à la rémunération immédiate : elles affectent aussi la sécurité sociale. Des salaires plus bas entraînent des cotisations réduites, ce qui se traduit par des droits moindres en matière de pensions, d’allocations de chômage ou d’indemnités de maladie. À long terme, cela augmente le risque de précarité, notamment pour les femmes âgées ou les familles monoparentales, et fragilise l’équilibre global du système de protection sociale.

1 Salaires annuels bruts moyens et écart salarial, après correction pour la durée de travail

Le salaire annuel brut moyen perçu par les hommes reste supérieur à celui des femmes. L'écart salarial après correction pour la durée de travail s'élève, en 2023, à :

  • 7 % tous secteurs confondus ;
  • 10,1 % dans le secteur privé ;
  • 3,9 % dans le secteur public.

Ces écarts tendent à diminuer très légèrement au fil des années, les salaires des femmes augmentant un peu plus rapidement que ceux des hommes.

2 Salaires annuels bruts moyens et écart salarial, sans correction pour la durée de travail

L'écart salarial sans correction pour la durée de travail (c'est-à-dire calculé sur la base du nombre de postes de travail, indépendamment du nombre d’heures et de jours prestés) est très élevé. En 2023, il s'élève à : 

  • 19,5 % tous secteurs confondus ;
  • 24,2 % dans le secteur privé ;
  • 13,6 % dans le secteur public.

Ces écarts diminuent au fil des ans, mais restent très importants.

3 Salaires annuels bruts moyens et écart salarial selon le statut

La ventilation par statuts révèle des écarts accentués. En 2023, elle se présente comme suit. 

  • Employé·e·s du secteur privé : 
    • l'écart salarial corrigé pour la durée de travail s'élève à 17,7 %
    • l'écart salarial non corrigé pour la durée du travail s'élève à 29,8 %.
  • Ouvrier·ère·s du secteur privé :
    • l'écart salarial corrigé pour la durée de travail s'élève à 19,3 %.
    • l'écart salarial non corrigé pour la durée du travail s'élève à 41,4 %. La forte proportion de travailleuses à temps partiel parmi les ouvrières joue ici un rôle important. Non seulement celles-ci gagnent beaucoup moins par heure, mais à la fin de l’année, elles ont gagné environ 40 % de moins que les ouvriers masculins. 
  • Fonctionnaires statutaires : 
    • l'écart salarial corrigé pour la durée de travail s'élève à 2,9 %.
    • l'écart salarial non corrigé pour la durée de travial s'élève à 8,5 %.
  • Fonctionnaires contractuel·le·s (total) : 

    • l'écart salarial corrigé pour la durée de travail s'élève à 3 % 
    • l'écart salarial non corrigé pour la durée du travail s'élève à 15,4 %.

      En distinguant les deux catégories de fonctionnaires contractuel·le·s, on observe les chiffres suivants :

    • Fonctionnaires contractuel·le·s ayant un contrat d’employé·e·s : 
      • l'écart salarial corrigé pour la durée du travail s'élève à 7,7 % ;
      • l'écart salarial non corrigé pour la durée du travail s'élève à 16,7 %.
    • Fonctionnaires contractuel·le·s ayant un contrat d’ouvrier·ère·s : 
      • l'écart salarial corrigé pour la durée du travail s'élève à 11,4 % ; 
      • l'écart salarial non corrigé pour la durée du travail s'élève à 35,9 %.

    Notons que chez les fonctionnaires contractuel·le·s ayant un contrat d’ouvrier·ère·s, 61 % de la durée de travail réelle est effectuée par des hommes, contre seulement 36 % chez les fonctionnaires contractuel·le·s ayant un contrat d’employé·e·s. Le chiffre global de l’écart salarial regroupe proportionnellement plus de salaires d’employées de femmes et plus de salaires d’ouvriers d’hommes, ce qui réduit l’écart pour le total.

Les chiffres sont en légère baisse par rapport à l'année 2022 pour l'ensemble des catégories, à l'exception des ouvrier·ère·s du secteur privé (stagnation de l'écart corrigé) et des fonctionnaires contractuel·le·s ayant le statut d’ouvrier·ère·s (hausse de l'écart non corrigé de 0,2 points de pourcentage). 

4 Salaires annuels bruts moyens et écart salarial selon le régime de travail

La durée de travail contractuelle fait référence au contrat : à temps partiel ou à temps plein. 

  • Lorsque la correction pour la durée de travail est effectuée, elle se base sur la durée de travail réelle. Les différences en termes de durée de travail réelle sont nettement moins importantes lorsque l’on subdivise en fonction du régime de travail. 
    • Travailleur·se·s à temps plein : l’écart salarial corrigé pour la durée de travail est de 4,5 % en 2023 (en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à l'année 2022). 
    • Travailleur·se·s à temps partiel : l’écart salarial stagne à 6,6 %.
  • Lorsque la correction relative à la durée de travail n’est pas effectuée, les chiffres relatifs à l’écart salarial selon le régime de travail augmentent encore légèrement.
    • Travailleur·se·s à temps plein : l'écart salarial non corrigé pour la durée de travail s'élève à 5,0 % (en baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à l'année 2022).
    • Travailleur·se·s à temps partiel : l'écart salarial s'élève à 9,2 % (en hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport à l'année 2022).

5 Salaires annuels bruts moyens et écart salarial selon la taille de l'entreprise

L'écart salarial diffère selon la taille des entreprises. Notons qu'il ne s’agit pas ici des chiffres de l’écart salarial par entreprise, mais de l’écart salarial calculé pour l’ensemble des entreprises d’une certaine taille. Il peut donc y avoir de grandes différences derrière les chiffres généraux. 

  • Après correction pour la durée de travail, l’écart salarial varie de moins de 6 % dans les entreprises de moins de 20 travailleur·se·s à plus de 10 % dans les entreprises de 100 à 1000 travailleur·se·s. Pour la plupart des catégories, les chiffres sont en légère baisse par rapport à 2022. On observe néanmoins une légère augmentation dans la catégorie de 5 à 9 travailleur·se·s et une stagnation dans les catégories de 10 à 19 travailleur·se·s et de 1000 travailleur·se·s et plus.
  • Sans correction pour la durée de travail, les chiffres augmentent considérablement, sans qu’il y ait toutefois d’importants glissements entre eux. Pour les catégories comptant entre 50 et 1000 travailleur·se·s, l’écart salarial est d’environ 25 %. Dans les très grandes et les petites entreprises, les chiffres sont plus bas, entre 15 % et 20 %.

6 Salaires annuels bruts moyens et écart salarial selon le secteur

Les données relatives à l'écart salarial selon le secteur, tant au niveau des grandes catégories (sections à 1 chiffre de la nomenclature NACE) que des classifications détaillées (sections à 2 chiffres de la nomenclature NACE), peuvent être consultées dans les rapports de l'Institut.

1Salaires annuels bruts moyens et écart salarial, après correction pour la durée de travail2Salaires annuels bruts moyens et écart salarial, sans correction pour la durée de travail3Salaires annuels bruts moyens et écart salarial selon le statut4Salaires annuels bruts moyens et écart salarial selon le régime de travail5Salaires annuels bruts moyens et écart salarial selon la taille de l'entreprise6Salaires annuels bruts moyens et écart salarial selon le secteur

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