Source des données
Les données présentées sur cette page proviennent de l'Institut national d'assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI).
Le SPF Économie consacre, sur son site, une section dédiée à l'Entrepreneuriat féminin. Des données complémentaires y sont disponibles.
Définitions
Le statut de travailleur·se indépendant·e englobe à la fois :
- Les travailleur·se·s indépendant·e·s, qui exercent une activité professionnelle régulière à but lucratif, sans contrat de travail ni statut de fonctionnaire.
- Les aidant·e·s, qui assistent ou suppléent un·e travailleur·se indépendant·e sans contrat de travail salarié.
- Parmi les aidant·e·s, les conjoint·e·s aidant·e·s apportent une aide régulière dans l’affaire de leur partenaire (marié·e·s ou cohabitant·e·s légaux·ales), sans revenus personnels significatifs issus d’une activité indépendante, salariée ou de remplacement.
Le nombre total d'indépendant·e·s est en augmentation constante depuis une vingtaine d'années, tant parmi les femmes que parmi les hommes. La part d'hommes parmi ces travailleur·se·s est toutefois assez stable : elle est passée de 66,1 % en 2003 à 64,3 % en 2024.
Les deux statuts donnant lieu à une affiliation comme indépendant·e·s sont marqués par des dynamiques très contrastées.
- Les travailleur·se·s indépendant·e·s représentent aujourd’hui 96,1 % des affilié·e·s au régime (94,6 % chez les femmes et 97 % chez les hommes). Leur nombre a fortement augmenté depuis 2000, en particulier chez les femmes, dont l'effectif a doublé en 24 ans (+ 102,2 %, contre + 52,4 % parmi les hommes). Ce mouvement traduit une féminisation progressive du travail indépendant. Malgré cela, les hommes représentent encore près de deux tiers (64,8 %) des travailleur·se·s indépendant·e·s.
- En comparaison, les aidant·e·s ne représentent aujourd'hui que 3,9 % des affilié·e·s (5,4 % chez les femmes et 3 % chez les hommes). Si l'année 2003 a été marquée par un changement de réglementation ayant donné lieu à un grand nombre de nouvelles affiliations, le nombre d'aidant·e·s est en diminution depuis (- 62,5 % chez les femmes et - 30,9 % chez les hommes). On compte aujourd'hui autant d'hommes que de femmes aidant·e·s.
Parmi les aidant·e·s, le statut spécifique de conjoint·e aidant·e diminue au fil des années depuis 2003. Il reste toutefois très majoritairement féminin : en 2024, 85,6 % des conjoint·e·s aidant·e·s sont des femmes.
Ce déséquilibre s'explique par l'origine historique de ce statut, longtemps associé aux épouses soutenant l’activité professionnelle de leur conjoint indépendant. Malgré les évolutions sociales, cette tendance reste marquée.
Évolution de la règlementation concernant le statut de conjoint·e aidant·e
- Entre le 1er janvier 1990 et le 31 décembre 2002, les conjoint·e·s aidant·e·s pouvaient s’affilier volontairement au statut social des travailleur·se·s indépendant·e·s. Dans ce cas, ils et elles ne bénéficiaient que de l’assurance obligatoire contre la maladie et l’invalidité et de l’allocation de maternité.
- Entre le 1er janvier 2003 et le 30 juin 2005, il y avait deux possibilités :
- assujettissement au mini-statut (maladie et invalidité) ; il s’agissait d’une obligation minimale ;
- assujettissement au (maxi-)statut dans son ensemble (maladie et invalidité, secteur indemnités, pension, allocations familiales et incapacité de travail, mais pas d’assurance sociale en cas de faillite) ; il s’agissait là d’un choix individuel. - Depuis le 1er juillet 2005, le statut complet est obligatoire, excepté pour les personnes nées avant le 1er janvier 1956, qui ont le choix : elles peuvent garder le mini-statut, ou s’affilier volontairement au maxi-statut.
Si le nombre de conjoint·e·s aidant·e·s affilié·e·s au mini-statut a connu une baisse très importante depuis 2005, en raison de l'évolution de la réglementation, les affilié·e·s au maxi-statut sont également de moins en moins nombreux·ses.
On note certaines différences entre hommes et femmes selon la nature de l'activité.
- Chez les hommes, les deux tiers des travailleurs indépendants sont actifs à titre principal (63,4 % en 2024). Les parts des travailleurs en activité complémentaire (22,7 %) et, plus encore, des actifs après la pension (13,9 %) sont néanmoins en augmentation.
- Chez les femmes, on observe le même classement : la majorité sont actives à titre principal (58,6 %). Vient ensuite l'activité complémentaire (32,7 %), en forte hausse. Moins fréquente, l'activité après pension (8,7 %) progresse également.
Les femmes indépendantes sont moins nombreuses que les hommes à exercer comme gestionnaires de société. En 2024, 70,8 % des administrateur·rice·s sont des hommes, une répartition stable depuis une quinzaine d’années. Parmi les hommes indépendants, 56,9 % sont affiliés sous ce statut, contre seulement 42,2 % des femmes.
La répartition des travailleur·se·s indépendant·e·s et aidant·e·s selon les branches d’activité révèle des différences de genre significatives.
- Chez les hommes, trois secteurs occupent la grande majorité des indépendants : l’industrie (30,9 % en 2024), les professions libérales (28,4 %) et le commerce (25,8 %). Deux d'entre eux, l'industrie et les professions libérales, ont fortement progressé depuis 2000. L'agriculture est le quatrième secteur le plus fréquent (8,7 %).
- Chez les femmes, les professions libérales arrivent aujourd’hui largement en tête (44,3 %) et sont en forte hausse. Elles sont suivies par le commerce (26 %), avec un effectif stable. Les services (11,1 %), qui connaissent une hausse marquée, et l'industrie (11,1 % également) arrivent ensuite.
Le secteur des services est le seul occupant davantage de femmes indépendantes que d’hommes (58,4 % de femmes en 2024). Les professions libérales sont également proches de la parité (53,6 % d'hommes). À l'autre extrémité du spectre, les secteurs de l’industrie (83,4 % d'hommes), de l'agriculture et (73,4 % d'hommes) et de la pêche (75,6 % d'hommes, ce secteur présentant toutefois un effectif très faible) sont les plus masculins.